Surf Session 386 Hiver 2023

Relents de l’après pandémie, conflits inattendus, inflation galopante, surconsommation éveillée, virtualité troublante, pollution incontrôlable, traumatismes climatiques… Bonne année 2023 pour les amateurs de surf, même pour ceux qui s’attendent au cataclysme ! Les océans, si peu intacts soient-ils, révèlent encore la tonalité bleue, celle qui donne une vibration à notre planète. C’est une saison plus fraîche qui nous amènera son flot de surprises. Des harmonies, des combinaisons du Yin et du Yang, des danses rythmées entre le bonheur et la grisaille qui ne nous empêcheront pas de démarrer sur un set, qu’importe sa taille, sa forme ou son aspect. Il y aura toujours des vagues, c’est une évidence.

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Il faudrait examiner la session comme on considère le verre, à moitié plein ou à moitié vide et se satisfaire du simple fait de s’immerger, de se retrouver au-delà de la terre ferme, de prendre du plaisir avant de rejoindre une autre réalité. Cette partie de surf maudite a existé, elle a été vécue, exploitée tant bien que mal et de nombreux surfeurs piégés à d’autres tâches auraient aimé qu’elle soit une réalité, un vécu. C’est toujours mieux que de se trouver au bureau, éloigné de la plage ou face à un spot totalement flat. On n’y pense pas assez souvent lorsqu’on jouit du littoral mais sans doute un peu plus lorsqu’on est bloqué à Strasbourg.

Ce rapport à la nature au travers d’une activité sportive et spirituelle se doit d’élever nos consciences. Le surfeur possède une mission ; il doit considérer l’importance de l’exemple qu’il véhicule. Le surf est une bonne allégorie de la vie, un apprentissage sur le long terme qui induit le fait d’accepter l’échec pour le transformer en victoire, de rechercher la perfection en passant par la médiocrité et surtout de ne jamais laisser tomber. De magnifiques perdants, des dépressifs qui tentent de sourire, un surfeur prometteur sur son home spot de Tahiti, une Thaïlandaise qui s’évertue à propager l’image vertueuse de la glisse dans son pays, un écolo qui cultive le paulownia pour fabriquer des planches en totale autonomie, un guide pas nécessairement bienvenu à son arrivée dans l’East Timor ou un pratiquant transgenre. Chacun trouve sa voie et exprime son sens, révélant la nature de son surf et naturellement de son propre esprit.